Histoire de l’Eglise de Dixmont

Dès le IXème siècle, la paroisse de Dimon (Ecclésia de Dainmonte) figure parmi les trente trois églises sur lesquelles le chapitre de la cathédrale de Sens possède un droit de patronage, confirmé par une bulle du Pape ALEXANDRE III vers l’an 1163.

Dans un acte, daté de 1187, le Prieur de Notre Dame du Charnier de Sens, associe le roi Philippe Auguste aux possessions du Prieuré de l’Enfourchure de Dixmont, il y est également fait mention de l’église.

L’importance de celle-ci peut s’expliquer car Dixmont fait partie de la région de la marche frontière quasi-désertique qui existe entre le domaine royal et le comté de Champagne.

Philippe Auguste accorde en 1190 aux habitants de notre village les franchises, libertés et coutumes de Lorris. Il fait bénéficier en 1205 des mêmes privilèges aux sujets de la comtesse de Champagne qui viendraient s’installer à Dixmont.

Cette liberté provoque, par la suite, le mécontentement de la comtesse face au nombre important de ses sujets qui en profitent.

La marche frontière se peuple de villes neuves et de monastères, dont la fondation en 1205 du Prieuré de l’Enfourchure par les moines de l’ordre de Grandmont. Ces diverses circonstances, les grandes foires saisonnières ainsi que le développement de la population expliquent que l’église est agrandie à deux reprises avec un certain luxe.

De l’église du XIIème, on ne conserve que la partie correspondant à la cinquième travée de la nef actuelle. En même temps, on construit deux travées à l’Est, la dernière n’est autre que le chevet au début du XIIIème. A la fin de ce siècle et début XIVème, la construction, en direction de l’Ouest, des quatre premières travées de la nef avec leurs bas-côtés ne se terminera qu’au XVIème siècle et on finit par le clocher porche.

En 1500, on y travaille le carrelage. Les voûtes des bas-côtés qui menacent ruine en 1769 sont abattues et remplacées par un plafond qui est restauré depuis peu.

En 1850, une restauration, dont le résultat n’est pas satisfaisant, réunit le neuf ainsi que la travée. Cette opération est financée par le vicomte de Corberon.

Grâce à son portail occidental de style roman, une partie de l’église a été classée aux Monuments Historiques par arrêté du 28 novembre 1923. La totalité de l’église a été classée pat arrêté du 29 mars 1967.

La partie la plus ancienne, vestige du sanctuaire mentionné dans la bulle papale vers l’an 1163, est la cinquième travée de la nef actuelle.

Les quatre premières travées de la nef présentent à l’exception de leurs voûtes plus récentes, les caractères du style de la fin du XIIIème début XIVème. La clef de voûte pendante en lanternes a un décor intégralement gothique.

Le clocher porche date du début XIVème. II est épaulé par de lourds contreforts de grès. Il est construit avec les mêmes matériaux. C’est une tour carrée massive dans laquelle s’enchâsse un portail en arc brisé avec un tympan sculpté du Christ et la Vierge dans la scène du couronnement avec deux anges agenouillés, des voussures portent une douzaine d’anges avec des encensoirs et deux statues dans les piedroits : ce sont l’ange de l’Annonciation (il fait penser à l’auge au sourire » de la cathédrale de Reims) et la Vierge.

Les deux cloches datent de 1554. Elles faisaient partie d’un ensemble de six cloches qui ont été fondues en même temps grâce aux dons des paroissiens. C’est ce que rapporte l’inscription sur l’une d’elle : « les Dymontois en ung jour ont fait faire le foy, charité et dévoction, six cloches ensemble »
La sonnerie de ces cloches était renommée comme une des plus belles de la région.

Un bas relief, très abîmé, déposé dans le porche, est un vestige de la chapelle Saint Gervais Saint Protais élevée vers la source qui porte son nom. Elle a été démolie en 1927. La scène représentée est probablement celle du martyre des deux saints.

Les stalles de style Renaissance datent du XXVIème. Elles proviennent du Prieuré de l’Enfourchure. C’est le Prieur, l’abbé Sallier qui en fait don à l’église.

Une belle chaise gothique à haut dossier est sculptée de motifs flamboyants du XVème.

Tableaux de l’école française du XVIIIème siècle.

Une statue polychrome de la Vierge à l’enfant assise date du XIVème.

De nombreux remaniements effectués par quelques prêtres ont fait disparaître une partie du mobilier (chaire, autel, tableaux, statues).

Notre église est classée. De nombreuses réparations ont été effectuées ces dernières années sous la direction des Beaux-Arts afin de préserver ce magnifique monument.


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